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Quand l’hiver déploie ses longues baguettes de givre
Quand le froid engourdit le saule et le charme
L’odeur de la tourbe, puissant fumet qui enivre,
Éveille les sens et assèche les larmes.
Un rayon de lune, vif faisceau d’argent
Se reflète sur ton œil carnassier et sans âge.
Les souvenirs d’autres lieux et d’autres temps
Font briller tes pupilles de douleur et de rage.

Reste près de l’âtre, belle amie,
Apaise ton mal dans la douceur,
Reste près de l’âtre, belle amie,
Dans le bien-être et la chaleur.

Reste près de l’âtre, belle amie,
Apaise ton mal dans la douceur,
Reste près de l’âtre, belle amie,
Dans le bien-être de la torpeur.

C’est sans remord que je quitte mes amis,
Mais empli des regrets de toute une vie.
J’ai mené une existence de bohème et de fronde,
Là-bas où je suis venu au monde,
Dans cette contrée d’hiver et de nuit éternelle,
Où fanera cette enveloppe charnelle.
Mon âme abandonne ce corps qui meurt,
Et vogue vers des jardins de vignes et de fleurs.